6h50 : Comme tous les matins, je suis réveillée par l’exaspérante alarme de mon compagnon : l’épouvantable chanson « Petit poney » qui va me rester dans la tête pendant au moins trois jours. « Tu es tout gris et tout petit petit poney, petit poney, petit poney ». Grrr
8h10 : Comme tous les matins, je quitte la maison pour prendre le métro.
Comme tous les matins, je calcule bien mon coup et me place au fond de la plateforme afin de trouver une place assise.
Ce matin cependant je ne me suis pas arrêtée à Green Park pour marcher jusqu’au travail.
Ce matin cependant je n’ai pas non plus changé à Finsbury Park pour récupérer la Piccadilly Line qui m’aurait permis d’être à l’heure, car j’aurais une fois de plus eu du mal à me lever, l’estomac lourd à l’idée de devoir faire face, un jour de plus.
Ce matin, je suis accompagnée de mon compagnon et de deux grosses valises.
Ce matin, je m’arrête à Victoria prendre le train jusque Gatwick airport.
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Il est 13h, nous sommes désormais dans l’avion qui va nous emmener à Hanoï, le point de départ de notre lune de miel. Le voilà prêt à décoller… à très vite.
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Nous avons décollé. Il est 20h au Vietnam. Malgré l’excitation, j’ai le cœur un peu noué à l’idée de partir si loin de mon pays. Je pense à mes parents qui, malgré leur insatiable curiosité, ont franchi peu de frontières géographiques. Les livres, dans toutes les pièces de la maison, la radio, la toute petite télé (afin que les images n’envahissent pas leurs esprits, surtout celui de mon père qui n’apprécie pas trop la concurrence avec sa propre imagination), les amis de passage sont autant de fenêtres sur le monde extérieur. Cette fois-ci, je suis face à un hublot.
Mes racines me semblent si loin ; symbolisées par la chambre de mes parents que mon père n’a jamais quittée depuis qu’il y a vu le jour il y a 73 ans, puis mon frère il y a 22 ans. Cela ne l’a pas empêché de connaître chaque étape de notre parcours ni de pouvoir les situer sur une carte. Peu de monde pourrait en dire autant!
6h20 : après une nuit sans sommeil, nous sommes arrivés sains et saufs à l’aéroport de Hanoï, qui ressemble à tous les aéroports du monde. La première impression c’est qu’il y a du brouillard ; la chaleur est très humide.
Nous obtenons nos visas puis notre guide nous récupère et nous fait prendre la route pour la capitale vietnamienne.
…Et là, nous entrons dans un autre monde.
