Hanoï, l’effervescence

15 décembre 2012

Ce que je suis en train de vivre est incroyable : rien des 9kg de livres, films et documentaires, ni même les récits de ceux qui y sont déjà allés ne pouvait me préparer à un tel choc. C’est, à l’autre bout du monde, un autre monde.

Les abords de la ville : des scooters, des champs, de l’activité

Une fois l’aéroport derrière nous, notre taxi s’est engagé sur une autoroute bordée de publicités Samsung qui a débouché sur un gigantesque carrefour. Une véritable plongée dans tout ce que je m’imaginais d’un pays émergent : des agents militaires à chaque coin de chaussée, aucune signalisation routière, un essaim de scooters qui va dans toutes les directions, mais ne s’arrêtent pas, des klaxons de tous les côtés… Et pourtant, nous sommes passés ! Pas un seul à-coup de freinage ni d’accélérateur. Dans ce chaos, une  fluidité, un langage qui m’échappe.

Les scooters

Les scooters sont le moyen de locomotion privilégié local : pourquoi s’encombrer de quatre roues alors que deux suffisent à transporter à peu près tout ? Des étudiants qui textotent en conduisant, des filles en talons et minijupes, des familles entières (papa, maman, et les deux petits), des gamins qui petit-déjeunent entre les jambes de leurs parents, des marchandises à n’en plus finir.

Les « tube houses »

Au loin, nous voyons se dessiner des bourgades composées de ces fameuses « tube house”. Il s’agit de maisons très fines et très hautes (4 étages) aussi variées les unes que les autres par leurs couleurs vives, leurs façades originales, leurs toits – soit pointus à la française, soit en forme de moustache d’Hercule Poirot, de style chinois.

Nous avons traversé des champs… oh la la, les pâturages : des cocotiers des manguiers, du riz, des bananiers (même des sauvages, sur les bords de route, comme nous on peut avoir des mûres), tous chargés de fruits. Les fermiers avec leurs chapeaux pointus poussaient des socs tirés par des bœufs.

Les Hanoïen· nes se lèvent tôt

Il est 7h15 et ça bosse déjà dans tous les sens. Des étalages, partout, tenus par des femmes qui cuisinent pour des passants, parfois pour des familles entières qui petit-déjeunent dans la poussière. Je vois aussi des jardiniers et cultivateurs à l’œuvre, des hommes dans les chantiers, des gens qui balaient le devant de leur porte… Et le reste de la population à dos de scooter, en direction de la capitale. Alors que, chez nous, nous sommes enfermés dans des tours d’où nul ne peut savoir ce qui s’y passe, ici, au Vietnam, tout se déroule dehors et chaque activité est essentielle.

Entrée dans la ville d’Hanoï

Dès les abords d’Hanoï, j’ai commencé à voir des femmes au chapeau pointu qui portent les fameux doubles plateaux – un spectacle typique qui illustre à peu près tous les guides touristiques. Je me sens euphorique, car j’avais pensé que les photographes avaient exagéré la présence de ce mode de transport par soucis esthétique. En réalité, pas du tout : ces plateaux semblent très pratiques, donc beaucoup s’en servent.

Hanoï Elegance Hotel, en plein coeur du vieux quartier

L’hôtel Hanoï Elegance Hotel est superbement situé, dans une rue dite ‘piétonne’; en réalité fréquemment traversée par des scooters. De petits vendeurs longent la « Phö Yen Thaï », dont la clientèle est essentiellement constituée de transporteurs de marchandises. Ces deux populations constituent l’essentiel des passants; plateaux, vélos et scooters sont surchargés. Je ne vois que des locaux. Les rues sont pleines d’effervescence. Avec mon aspect occidental et mon rythme de touriste, je me sens une aberration.

Quelques tabourets, une table, un BBQ portable et ça y est : c’est une boutique ! La ville bouillonne de vie.

Ré-apprendre à traverser les rues

Traverser les rues, « C’est très simple », explique le guide « Vous marchez tout doucement et les scooters vous éviteront ». Il oublie de préciser qu’en conséquence, les véhicules ne s’arrêtent jamais, ce qui m’impressionne énormément. Si mon compagnon ne m’y avait pas forcée, je crois que je serais encore de cet autre côté de la route ! De plus, lorsqu’ils klaxonnent – c’est-à-dire à peu près tout le temps -, cela signifie qu’ils ne veulent pas vous contourner.

Visite des rues marchandes du vieux quartier de Hanoï

Les rues du vieil Hanoï sont nommées en fonction de la marchandise à laquelle elle est dédiée. Ici, la rue aux fleurs (en plastique) :

Les petites boutiques d’Hanoï

Des arbres à chaque coin de rue

Les fils électriques se mélangent aux arbres (des sortes de palétuviers) et des oiseaux en cage chantent à coin de rue.

La saison des photos de mariage

Une scène incongrue : l’hiver est la saison des mariages au Vietnam, car les températures sont clémentes. C’est ce qui rend cette fontaine particulièrement populaire auprès des photographes. Les futurs mariés sont en tenue occidentale pour ce qu’ils appellent la « party ». La cérémonie officielle se fait séparément, en petit comité et en tenue traditionnelle. Les photos sont prises bien avant le jour J.

Vestiges de la colonisation française 

Promenade sur un pont français centenaire – le pont Long Bien

Bien qu’apparemment en décrépitude, le pont Long Bien est toujours emprunté par les passants grâce à un ‘trottoir’ – au travers duquel on voit la rue en bas – et les scooters qui le font vibrer. Imaginez le vrombissement des moteurs, les klaxons, et le sol qui tremble sous les pieds :

Ces rails, manifestement désaffectés, servent de cadre pour les photographes de mariage (ici, tenue de mariée traditionnelle pour la cérémonie):

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À la limite de la ville, la nature luxuriante reprend ses droits. Sur la rivière, des villages flottants:

Désaffecté ? Mais pas du tout, nous regardons, ahuris, passer ce train :

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La promenade nous mène à la station de train et nous nous rendons compte que nous allons emprunter cette ligne de chemin de fer dans deux semaines, pour aller à Sapa. Je ne me sens pas très rassurée.

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Repas savoureux au restaurant « Little Hanoï »

Repas au “Little Hanoï”, un véritable bouquet de saveurs, car tout est incroyablement frais. En effet, nous avons suivi le chemin des denrées ce matin, de la cueillette à nos assiettes! Nous réalisons d’ailleurs que la « street food” doit être de la même qualité, car tout est archi frais, la nature étant particulièrement généreuse dans ce pays.

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Ça vous dit de faire le chemin avec moi jusqu’à l’hôtel, le long de la Phö Yen Thaï en vidéo ? Sinon, voici quelques photos:

Hanoï de bon matin – taï chi autour du lac

Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour aller voir les locaux faire du tai chi autour du lac :

 

C’est le départ pour l’aéroport direction Hoi An ; bien que complètement émerveillée par Hanoï, je suis contente de rejoindre le calme d’une toute petite ville au bord de la mer.

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