My son Holyland, sur les traces d’Angkhor

Un réveil parfait

Ce soir, nous prenons l’avion pour Ho Chi Minh (anciennement Saïgon). Nous commençons donc notre dure journée d’aventure et de découvertes par dire au revoir à la piscine :

Les paniers flottants sont essentiellement utilisés dans les eaux peu profondes pour rejoindre les gros bateaux (ils en traînent tous un à l’arrière ou dessus – regardez-bien les photos précédentes). Leur popularité, pour les locaux (pour les touristes c’est évident que c’est parce qu’ils sont trop choux), tient au fait qu’ils sont faciles donc pas chers à produire, à partir de feuilles de bambous encore une fois. On croirait que c’est facile a diriger quand on les voit faire (pour la video cliquez ici), mais la réalité est une autre histoire ! Il leur faut à peine 10 minutes pour rejoindre leurs bateaux. 

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Puis nous rentrons prendre notre petit déjeuner à l’hôtel, en terrasse… un début de journée absolument parfait, comme j’en ai rarement vécu.

My Son Holyland – histoire

Ha vient ensuite nous récupérer à l’hôtel et nous partons en voiture découvrir les ruines Cham de My Son Holyland. Petite leçon d’histoire : l’empire Cham date du 4eme siècle et s’étendait sur une grande partie du Vietnam actuel ; leur fortune venait du commerce maritime, en particulier le bois de sental et  les esclaves (Bouh ! Euh quoique ca me rappelle une autre ville du Sud de la France que nous connaissons bien…). Du 8 au 11ème siècle, ils construisent énormément de temples (une 70aine !) afin de vénérer leurs dieux indiens (Shiva en particulier) ; c’est ce que nous allons visiter.

Au XIIème siècle, les Chams entreprirent de conquérir les Khmers du royaume d’Angkor et essuyèrent une cuisante défaite par le roi Jayavarman II, également le grand constructeur des temples. Cette défaite est fièrement et admirablement dépeinte sur le plus long bas-relief du monde à Angkor Wat au Cambodge, que je vais découvrir la semaine prochaine j’en suis déjà impatiente. Cette défaite n’est cependant pas absolue car à l’occasion de cette bataille, les Chams influencèrent leur style architectural qui se retrouvera à Angkor.

Epilogue de cette histoire, les Chams se retrouvèrent un peu plus tard coincés entre des Khmers revanchards et les vietnamiens en plein essor donc le royaume disparut petit à petit. L’un des derniers rois se convertit à l’islamisme puis ce qui restait du royaume fut annexé au Vietnam au XVIIIème siècle. Il reste une petite communauté aujourd’hui prés de Ho Chi Minh City et une autre, un peu plus grande au Cambodge, ou du moins l’était car le régime Khmer en fit une cible principale : environ 500,000 Chams disparurent sous leur dictature. Un peu comme le peuple juif pendant la deuxième guerre mondiale, le régime leur reprochait d’être différents de par leur religion, aspect et langage. La bêtise humaine n’est décidément pas originale.

Après une heure de route, durant laquelle je découvre la douce simplicité de la vie des campagnes, nous arrivons dans un décor montagneux de jungle luxuriante. La chaleur est très forte car très humide. j’entends des chants d’oiseaux que je ne connaissais pas.  

Visite du site : en brique rouge

Des 70 temples originaux qui avaient su traverser les siècles, il n’en reste aujourd’hui que 20 bien préservés car le site a été lourdement bombardé par les Etats Unis… Des trésors à jamais perdus.

En arrivant sur le site principal je suis très surprise, tout d’abord du fait de sa beauté mais aussi car il est tout construit de briques rouges. Je ne savais pas que c’était si vieux, l’invention de la brique.  Cela permet un beau contraste avec le vert vif de la végétation – ils ne le font pas exprès mais qu’est ce qu’il est photogénique, ce pays ; je comprends pourquoi il était dans tous mes guides de photographie. Assez écrit, voici les photos : 

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Ce premier temple – qui est aussi le seul à être bien conservé – est composé, comme tous les autres, d’une structure centrale où se déroulent prières et offrandes dédiées à la statue du dieu Shiva ou Linga. Autour de lui se trouvent des monuments destinés à garder les éléments nécessaires aux cérémonies tels que l’eau, la nourriture et les documents (dans la bibliothèque).

Musée : oeuvres d’art

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Ecriture de l’époque; mais dont on n’a toujours pas percé le secret :

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A cette époque aussi, les gens voyagaient et ramenaient des idées d’architecture – cet artiste-là était vraisemblablement allé en Grèce ou à Rome. Curieux de voir ça ici.

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Deuxième complexe de temples

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…Il n’en reste plus grand chose, les bombardements américains sont passés par là :

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Lorsque nous sommes arrivés sur le site, des touristes nous ont prévenu qu’il y avait un python dans le coin. Brr! Ils ne sont pas agressifs parait-il mais j’ai courageusement laissé Ha passer devant. Nous ne l’avons pas vu ; malgré la curiosité, nous ne nous sommes pas approchés car ce qu’expliquaient les touristes avec leurs bras n’était vraiment pas rassurant.

Troisième complexe, détruit

Troisieme et dernier complexe, préparez-vous a avoir le cœur brisé car c’etait parait-il le plus beau temple, datant de la période la plus tardive, le 10ème siècle, de laquelle date le premier temple avec les belles scuptures.

 

De beaux vestiges cependant. Le taureau de Shiva, symbole de force :

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Retour dans la nature

En revenant vers le parking, nous empruntons un beau chemin, comme beaucoup de papillons.

 

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Etre femme au Vietnam, témoignage

Enchantés par notre découverte, nous retournons à Hoi An pour notre lunch avant de prendre l’avion. Sur le chemin du retour, nous discutons un peu plus personnellement de nos vies et Ha nous pose notamment pas mal de question sur notre mariage. 

Nous découvrons que notre jolie guide Ha n’est pas moderne que par sa cool attitude, ses jeans et ses talons aiguilles ; elle est aussi un exemple rare et moderne de femme divorcée élevant seule son enfant. Elle nous raconte qu’elle est tombée enceinte pendant qu’elle faisait ses études, notamment parce qu’elle s’occupait plus à étudier qu’a faire attention au reste; Elle ne s’est mariée au père de son fils que deux ans après, une fois qu’elle eût passé ses examens. Comme il est de coutume, elle est partie vivre avec lui dans sa belle-famille qui ne l’a jamais vraiment acceptée, et s’est retrouvée à faire les corvées de la maison. J’ai du mal à m’imaginer cette femme au fort dynamisme intellectuel coincée derrière une planche à repasser. Grâce à son caractère bien trempé, elle a su dire non et divorça quelques années plus tard. Aujourd’hui, elle vit avec sa mère qui l’aide à garder son fils qui a aujourd’hui 11ans. La garde est alternée avec ses ex beaux-parents, comme il est de coutume là-bas. Son fils ne voit quasiment jamais son père qui donne une pension alimentaire insignifiante bien qu’il ait un bon travail. Il a refait sa vie avec une nouvelle femme ; comme c’est la deuxième, elle est considérée comme moins importante par la belle famille qui les laisse maintenant tranquilles ; ils ont une maison à eux tous seuls.

Mon compagnon estime que c’est une chouette histoire de quelqu’un qui a su dire non, ce qui est évident ; mais tout de même je suis super triste de me dire qu’elle ait eu à traverser des moments si durs, qui semble quand même lui laisser un gout amer.

Nous parlons aussi de vin, elle adore le Bordeaux ! et nous demande plein de recommandations.

Dîner à Hoi An

Nous déjeunons dans le fameux restaurant qui m’avait émerveillée par ses lanternes le premier soir, à l’étage, avec vue sur le jardin.

De nuit (rappel):

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De jour (vous avez vu on a pris de belles couleurs!) – on voit les lanternes au fond. 

C’est un repas typiquement vietnamien (enfin vietnamien de fête ; ils ne mangent pas ca tous les jours), composé de deux entrées de nems et de salade, de trois plats principaux : légumes, viande et poisson accompagné de riz cuit à la vapeur, d’une soupe et des fruits en dessert (ananas et pastèque), toujours gorgés de soleil. Mais c’est beaucoup trop! m’indignais-je… Avant de tout dévorer.  La salade de bœuf composée de carottes, de pignes de pins et de petits bouts d’ananas est particulièrement savoureuse. 

Pendant que nous mangeons, nous observons un phénomène rare : la pluie, intense mais qui ne dure que quelques minutes. 

Puis c’est l’heure du départ ; en chemin vers l’aéroport, nous voyons pour la première fois une pagode perchée sur la montagne puis nous traversons les quartiers tous neufs de Da Nang qui datent d’il y a 5ans, lorsque tout le pays a vécu un boom économique.

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A peine quittons-nous la piste d’atterrissage que Ha, Bao, Em, Yiap et nos charmantes petites vendeuses me manquent déjà. J’emporte à jamais la magie de Hoi An et la douceur de tous ses protagonistes dans mon cœur.

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