Arrivés au Cambodge!

Arrivés au Cambodge!

23 Décembre 2012

Après une soirée dépourvue d’intérêt – Chau Doc est une ville de bordure tout ce qu’il y a de plus ordinaire, de plus il y fait une chaleur étouffante -, nous retrouvons Kun au lever du jour pour aller au port. Il nous a réservé une dernière surprise: de petites carrioles tirées par des chevaux nous attendent devant l’hôtel ; on y entasse difficilement nos énormes valises et nous voilà partis dans la fraîcheur du matin. 

Le cœur serré, nous faisons nos adieux à Kun et embarquons sur un petit bateau moderne et très rapide à 10 places.Remontant le Mékong à grande vitesse, nous longeons un autre village flottant.

Le trajet fait quatre heures et nous faisons deux étapes: une pour quitter le Vietnam et une pour entrer au Cambodge. C’est assez drôle de passer de petits postes de frontières au bord du fleuve ; nous découvrons le très bel alphabet du Cambodge (et le plus long du monde: 74 lettres). Les bords du fleuve sont assez déserts mais la balade en bateau demeure agréable. Aux abords de Phnom Penh, nous apercevons un marché flottant avec de jolis parasols. Nous arrivons dans la capitale ; à côté du débarcadère se trouve un joli bâtiment colonial aux plafonds très hauts dans lequel nous allons déjeuner.

Le repas est délicieux et servi dans des feuilles de bananier très habilement pliées de façon à être complètement étanches.

Nous assistons a un spectacle d’apsara, une danse millénaire dépeinte sur les murs d’Angkor, composée de gestes lents et complexes. La danseuse me rappelle vraiment Munya, l’héroïne de Yoko Tsuno « Tous les matins du monde »:

Notre guide nous amène ensuite à l’hôtel ou nous découvrons la plus agréable des surprises, car il fait une chaleur étouffante, bien plus que dans le delta. La fraîcheur de la piscine est un véritable bonheur. Vue de notre hôtel :

dsc_0310-e1420333497520.jpgNous partons ensuite faire un tour en tuk tuk jusque dans un marché couvert. Le Cambodge étant un pays plus pauvre, on s’attendait à une capitale en moins bon état que ce qui nous avions vu jusque-là, mais c’est plutôt le contraire: la ville est très propre et très bien organisée autour de grands boulevards à deux ou trois voies.

Nous longeons énormément de temples avec leurs toits très pointus et très colorés et il n’y a pas de gratte-ciel. C’est aussi beaucoup plus calme que le Vietnam, et je n’en suis pas mécontente.

Les cambodgiens diffèrent pas mal physiquement des vietnamiens ; ils sont plus baraqués, ont la peau légèrement plus foncée et le visage plus rond. Ce qu’ils ont incontestablement en commun par contre, c’est leur généreux sourire. Sortis des grands boulevards, j’observe une certaine précarité.

Le marché couvert est réputé pour ses contrefaçons de qualité et effectivement mon compagnon se trouve des supers écouteurs à un prix incroyable. Les vendeurs sont supers agréables, parlent un bon anglais, et ne sont pas désespérés de faire une vente alors l’ambiance est apaisée, j’apprécie. On y trouve des cigarettes vraiment très surprenantes, au nom d’acteurs français. 

Même si l’architecture très aérée enlève de la convivialité à la ville, le soir à la sortie des bureaux les rues et les parcs se remplissent de familles qui se retrouvent dans les immenses parcs pour pic-niquer. Nous vivons d’ailleurs un moment de star comme on les aime en fin de journée, alors que nous sommes en tuk tuk : envahis par l’animation et la bonne humeur des rues, nous sortons nos têtes d’occidentaux par la fenêtre, ce qui nous vaut un vrai bain de sourires. Ils sont chouettes ces laotiens.

Je remarque davantage de marques vivantes de la colonisation française qu’au Vietnam, en particulier l’usage du français en parallèle de leur joli alphabet.

La colonisation française du Cambodge – histoire

Notre guide nous explique que la colonisation française de l’Indochine a débuté en partie par la demande de protectorat du roi Norodom qui en avait assez des invasions constantes des Vietnamiens et de la Thaïlande. Comme les français venaient d’envahir le delta du Mekong, ce fut chose rapidement faite. Une fois en place cependant, les français ont profité (et accentué) l’addiction du roi à l’opium afin de le manipuler jusqu’à s’approprier complètement le pouvoir.

Sous la domination française, et comme dans la plupart des pays colonisés, les populations ont été laissées à l’abandon – sauf bien entendu pour la collecte de taxes particulièrement lourdes  – alors que la direction de l’état se faisait par des élites de tous pays – chinois, vietnamiens et français – sauf du Cambodge. Cette situation injuste entraîna de nombreuses rébellions qui échouèrent, jusqu’à ce que les français se battent et perdent contre le Vietnam. Ce fut l’occasion pour le roi Sihanouk de lancer un coup d’état et de déclarer l’indépendance, qui fut validée par les français quelques temps plus tard. Un passé douloureux certes, mais moins sanglant que du point de vue Vietnamien pour cette partie de l’histoire.

Ces années de colonisation ont quand même apportées un certain développement au niveau des infrastructures, en particulier la ligne de chemin de fer entre la capitale et la frontière avec la Thaïlande. Seulement, une fois partis les français n’ayant pas pris soin de former les locaux à la maintenance, la ligne se dégrada, surtout pendant le règne des Khmers rouges, et finit par fermer en 2007 et jamais réouverte. C’est vraiment bizarre de me réaliser que je suis dans un pays où il n’y a pas de train.

Vestige de la colonisation: le « marché central » qui héberge les plus grandes bijouteries du pays, qui est bien servi en terme d’extraction d’or, de rubis, d’émeraudes et de jade. Nous n’avons pas souhaité y aller. 

Nous passons la soirée au bord de la piscine, demain nous nous plongeons dans le passé lugubre du règne des Khmer rouges.

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