Chère tous,
Je vous fais tristement le récit de mes dernières aventures depuis l’avion retour, je vous enverrai tout ça par mail demain matin.
Vendredi j’ai passé la journée à parcourir le désert. Nous étions un sympathique groupe de trois couples guidés par un jeune homme serviable, intelligent, et surtout très bavard! Nous avons beaucoup ri. Agrippée aux sièges de métal de l’arrière de la jeep, j’ai dû réapprendre à respirer car la profondeur des ornières de la piste, entièrement de sable, me faisait douter du succès de notre entreprise. Le conducteur était hors pair et savait maintenir une vitesse constante dans ces montagnes – ou plutôt dunes – russes, et nous sommes finalement arrivés au poste de bédouins qui signalait le début du canyon. Après Tintin au pays de l’or noir, j’étais plongée dans une bande dessinée de Lucky Luke. Tout était démesuré : la taille des montagnes, des roches, leur couleurs, leurs formes.
Ce qui m’a le plus touchée cependant fut la rencontre avec notre guide ; qui m’a permise de découvrir la réalité des jeunes égyptiens. Cachés derriere leur franc sourire, leur situation financière est des plus précaires : les boulots sont rares et mal payés. Il est avant tout professeur d’anglais mais avec un revenu de £28 par mois il est obligé d’avoir un autre emploi ; il s’estime pourtant chanceux et était fier de nous expliquer qu’il était en train de financer le mariage de son frère. Son rêve de travailler en Angleterre ne se réalisera pas ; le prix du vol ne lui paraît pas accessible. Je découvre également l’importance de la religion musulmane sur leurs vies ; si sa vision du mariage ou de la place de la femme n’est finalement pas éloignée de la notre ; par contre son intolérance affichée envers l’homosexualité semblait être la norme. Difficile de juger lorsque l’on ne vit pas dans le pays : nous nous sommes quand même tous vidés les poches pour son pourboire.