Explosions aquatiques de formes et couleurs

Chers tous,

Après vous avoir écrit hier soir, j’ai eu la désagréable surprise de constater que l’internet était non seulement pas gratuit, mais horriblement cher. Pour une petite demi heure de contact avec le monde extérieur, il m’est quasiment demandé de vendre ma mère, et je ne pense pas, maman, que tu sois intéressée à l’idée de venir ici courir le risque de faire revendre ensuite pour une poignée de chameaux. Vous recevrez donc le récit de mes aventures en rentrant (vous allez pas vous plaindre non plus oh).

Ce matin j’ai expérimenté la « vraie » plongée avec les bonbonnes à oxygène. Après quelques exercices sur la plage, nous nous sommes avancés à pieds pardon à palmes dans l’eau et les premières respirations d’air en boîte m’ont un peu paniquée. La beauté des récifs de coraux ont rapidement dissipé cette sensation d’artificiel. A la différence de la plage de l’hôtel composée d’un seul immense bloc de corail, cette fois-ci c’était de petits rocs éparpillés sur un sable très blanc qui réverbait la lumière. De plus, le fait d’observer la scène par le bas plutôt que par le dessus permettait de bénéficier d’une lumière tombante qui ravivait les couleurs. La translucidité de l’eau était remarquable ; les poissons toujours aussi paisibles.

J’évoluais tout doucement alors que mes yeux s’écarquillaient comme pour rejoindre le bord de mon masque. J’étais témoin de la petite vie quotidienne de mes copains les poissons, particulièrement séduite par les tous petits, blancs rayés de noir et de jaune comme le personnage Nemo, qui adoraient se faire chatouiller par des coraux jaunes à fines tentacules. Leur maison en fait. J’ai passé un long moment en bas d’un massif corallien, haut de deux mètres, jaune, ocre, rouge et violet autour desquels s’affairaient un nombre impressionnant de petits poissons de formes et couleurs variées. Des tout rouges, petits et vifs, des tout violets à petite corne et des gros verts (40cm) qui fouillent dans le sable. Contempler tout ce monde s’accorder en douceur et en couleur est d’un fascinant ! En m’éloignant un peu, j’ai traversé des bancs de poissons de un mètre de long, comme des anguilles d’un vert-bleuté très brillant. Notre guide nous a même déniché un poisson-pierre, tout en rondeur et de la couleur des rochers. Je suis rentrée depuis une dizaine d’heures et et je me sens encore toute éblouie.

L’après midi, golf – c’est sûr que ce n’était pas mon idée! Un autre pied de nez à l’aridité du pays que ce parcours verdoyant. La voiturette est comprise dans la réservation du tee, ce que j’ai pris comme un signe de grand luxe jusqu’a ce que j’arrive sur le terrain et prenne conscience de la chaleur. C’est surtout pour leur éviter d’avoir à récolter les corps desséchés des joueurs en fin de journée!

Je me suis félicitée que nous n’ayons réservé qu’un neuf trous et de m’être contentée du rôle d’accompagnatrice – chauffeuse – photographe – pompom girl. D’autant que cela m’a permise de profiter de la vue : le golf étant situé en plein milieu de l’oasis avec d’un côté les imposantes montagnes du Sinaï, devant : la mer, et au-delà : les montagnes ocres de la Jordanie. Les dunes rivaliseraient (presque) de beauté avec celle du Pilas. Vous jugerez vous-mêmes lorsque je serais parvenue à mettre les photos en ligne.

Lors de notre habituelle balade digestive sur la jetée de l’hôtel (ça fait plaisir d’écrire ça), j’ai été témoine de nouvelles improbables beautés. Tout d’abord le poisson-lion, nommé ainsi du fait de son corps rayé, gros comme le point, qui est encerclé de sortes de plumes à gros pois qui ressemble a une crinière. La campagnarde que je suis y a plutôt reconnu un paon qui fait la roue. Puis est arrivé, sous les applaudissements de la foule en délire, LE pouple superstar. Il s’est posé sur un rocher bien en vue de ses fans, avant de jouer de son corps camaléonesque pour nous offrir un spectacle son et lumière. D’une couleur grise sans grand intérêt, il devient bleu turquoise en un quart de seconde, faisant s’exclamer la foule, et redevient couleur roche si jamais un poisson venait à le picorer parce qu’il l’aurait pris pour du corail. Un être fascinant.

C’est en s’en retournant vers les bâtiments, repus, voire gavés d’émotions, qu’un touriste s’est mis à haranguer la foule : « Une raie ! une raie ! » Moi qui en rêvais, je me suis mise à courir : elle n’était pas plus grande qu’une assiette, d’un gris-vert tâché de rose, et d’une vivacité impressionnante, elle nous est passé sous les yeux comme un bolide. Sur le retour, nous avons salué un grand calamar tout rouge avec des tâches violettes.

Je n’en reviens pas que nous ayons pu dénicher et nous offrir des vacances aussi extraordinaires! Le site est véritablement exceptionnel et cela rajoute au plaisir de pouvoir vous le raconter.

Demain nous visitons le désert ; encore une aventure inattendue.

Je vous embrasse très fort,

Fabienne

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