Le bonheur, le palace et les poissons

Chers tous,

C’est affalée sur les coussins du salon à shisha de mon palace que je vous écris, au rythme du tam tam et d’une cithare. Je me plais énormément ici. Il fait très beau avec des températures aux alentours de 28 degrés, adoucies par une brise constante de la mer.

Quitter l’Europe fut un peu émouvant ; mes racines saint martiallaises sont bien accrochées à mes talons, je me rends compte qu’effectivement le Bersac ne s’exporte pas facilement.

Les cinq heures dans un avion low cost sans espace décent pour les jambes ni boissons offertes auraient pu être désagréables si l’avion n’avait pas survolé des paysages magnifiques : les Alpes, imposantes avec leurs sommets enneigés, puis, surtout, le désert. Cette immensité jaune brillante, avec des masses rocheuses aux formes extravagantes… J’étais comme plongée dans un de mes livres du National Geographic.

Nous avons atterri dans un tout petit aéroport perdu en plein milieu du désert – il n’y avait absolument rien autour. Tout fait de marbre à l’intérieur ; vraisemblablement la seule dépense qu’ils s’étaient permise car les commodités les plus simples étaient négligées, comme les toilettes des années quarante, ou le douanier qui vérifiait notre tampon assis sur une chaise d’attente d’autobus ! Nous avons rejoint notre hôtel en bus ; quarante minutes à sillonner d’improbables formations rocheuses habitées par des chèvres et des bédouins, qui paraissaient très pauvres.

C’est après avoir longé une profonde aridité que le paysage s’est ouvert sur cette vision étrange qu’offrent les palaces hôteliers de Taba Heights. L’hôtel où je dors est magnifique, immense : on se croirait vraiment dans le palais de SheRahazade : du marbre partout, là encore, de très grandes piscines – superbement conçues. Les jardins constituent une véritables prouesse, autant par leur somptuosité que par la présence du désert juste à côté. Il y fourmille un nombre impressionnant d’employés, majoritairement de jeunes égyptiens mâles, tous très souriants et agréables, avec un anglais assez compréhensible.

Dans ces jardins règnent un silence et un calme impressionnants ; on n’entend que le chant des oiseaux et l’eau des fontaines. La nuit tombe vite, vers 18 heures, dans laquelle ne jaillissent que de faibles lumières.

J’ai consacré mes deux premiers jours à me régaler dans la barrière de corail qui est véritablement époustouflante. Les formations coralliennes sont énormes, variées et rigolotes ; les poissons de couleurs difficiles à s’imaginer. Le plus extraordinaire, c’est que cette faune submarine se fiche royalement des humains, si bien que j’ai été régulièrement traversée par des bancs entiers de poissons ; j’avais la sensation de cohabiter avec eux. Les photos que je vous enverrai ne viennent d’ailleurs pas de mes plongées mais de la jetée ; c’est vous dire à quel point ces merveilles sont accessibles.

La nourriture est délicieuse, avec un choix incroyable. Heureusement que nous n’avons que le petit déjeuner et le dîner d’inclus sinon je ressemblerais déjà à un pachyderme.

Demain je vais expérimenter la plongée proprement dite, avec les bouteilles à oxygène ; pour le moment, je me contente de surnager à la surface, avec masque et tubas. Je n’ose imaginer ce que je vais découvrir à six mètres sous mer. Vendredi c’est la journée en jeep dans le désert et samedi le grand jour : Jerusalem ! Et la mer morte. Dimanche bateau pour surnager dans des endroits supposés être encore plus beaux qu’ici – comme si c’était possible! Lundi matin un peu de repos avant le retour dans l’après midi – mais je ne veux pas y penser.

Mes premières impressions sur cette aventure exaltante, j’ai eu envie de vous la faire partager !

Je vous embrasse très fort,

Fabienne

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